7 – Evaluer l’apprentissage de l’esprit critique

  • L’évaluation est d’abord un outil pour apprendre, pour capitaliser.
  • Elle permet de favoriser la prise de conscience par l’élève de l’erreur, des stratégies qui l’induisent en erreur.
  • Elle peut s’appuyer sur des modalités de type « trouvez l’erreur commise par un personnage » ou « parmi ces deux affirmations, laquelle vous semble la plus fiable ? ». L’évaluation doit se faire sur des contextes d’abord proches puis éloignés pour évaluer le transfert et signifier à l’élève ce qu’il est important qu’il retienne.
  • Nous suggérons de réaliser des évaluations avant et après les apprentissages car cela aide l’élève à apprendre et à focaliser son attention sur l’objectif visé.

L’évaluation a tout d’abord de nombreuses vertus en termes d’apprentissage pour l’élève. Elle peut lui permettre de mieux percevoir les objectifs. Par exemple, l’enseignant peut placer l’élève dans une situation initiale d’évaluation face à une tâche. L’élève prendra alors conscience des stratégies qu’il met naturellement en place, et comprendra pourquoi elles l’induisent en erreur. L’évaluation sera présentée comme un objectif à atteindre et l’enseignant annoncera à l’élève qu’elle lui sera présentée à nouveau à la fin de l’apprentissage et que, grâce aux outils qu’il aura découverts, il parviendra à réaliser correctement la tâche en question. 

Des évaluations répétées participent à la formation de l’élève. Elles l’aident à remobiliser l’outil dans des situations variées, et donc à bien percevoir la nature de l’outil, à mieux comprendre comment s’en servir. L’élève comprend mieux les difficultés qu’il a et peut orienter son apprentissage de manière à les résoudre. 

Nous conseillons donc à l’enseignant de commencer l’apprentissage de l’esprit critique par une situation de pré-test, permettant aux élèves (et à l’enseignant) de connaître leur niveau de départ et permettant à l’enseignant de focaliser l’attention des élèves sur l’objectif à atteindre. L’apprentissage sera ponctué de petites évaluations répétées aidant les élèves à utiliser l’outil et à se l’approprier. À la fin, l’enseignant représentera la situation initiale de pré-test et mesurera la progression des élèves grâce à l’apprentissage. 

Au cours des apprentissages, l’évaluation pourra être présentée sous la forme d’un adversaire qui commet des erreurs de raisonnement et que l’élève doit confondre. Pour remporter le défi, l’élève devra être capable de reconnaître les erreurs commises et de les corriger. Une version alternative consiste à demander à l’élève de reconnaître, parmi plusieurs affirmations, celle qui est la plus fiable et de justifier son choix. 

L’enseignant devra porter son attention sur un autre aspect de l’évaluation : l’écart entre la situation du test et celle de la situation d’apprentissage. Dans l’idéal, il commencera par tester un transfert proche des apprentissages donc s’appuyant sur une situation relativement similaire. Une mesure de l’apprentissage de l’esprit critique pourra consister à voir jusqu’où l’élève est capable de transférer le savoir-faire acquis. L’enseignant essaiera de toujours inclure un test dans une situation inspirée de la vie quotidienne pour évaluer (et faire comprendre à l’élève l’importance de) la capacité à importer l’outil dans sa panoplie de raisonnement critique.